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 FRANCAIS: "La princesse de Clèves" commentaire

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4 participants
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Igloo
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Igloo


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MessageSujet: FRANCAIS: "La princesse de Clèves" commentaire   FRANCAIS: "La princesse de Clèves" commentaire EmptyLun 30 Nov - 18:36

Madame de Lafayette, La Princesse de Clèves
Tome IV de « Cependant M. de Clèves était presque abandonné des médecins. » à « de faux serments ou un aveu me feraient peut-être une égale peine. »


La Mort du Prince de Clèves


INTRODUCTION
Mme de Clèves fait à son mari l’étonnant aveu de l’amour qu’elle porte à un autre homme, sans le nommer (Tome III). Conséquence directe de cet aveu et de l’engrenage de la jalousie qu’il implique, la mort du prince de Clèves est d’une extrême importance pour la suite du roman. Ce n’est pas une péripétie extérieure qui la cause, elle est l’aboutissement logique du caractère passionné de M. de Clèves.
Le texte est le récit pathétique d’une dernière entrevue entre les deux époux, et porte également la marque de la tragédie d’une séparation.


I. Un récit pathétique
Le texte relate les circonstances de la dernière entrevue entre M. de Clèves et sa femme. L’évocation de souffrances poignantes provoque la compassion : M. de Clèves est tourmenté physiquement et moralement, sa femme est accablée de chagrin.

A. La souffrance et la mort
M . de Clèves est malade et le récit, bien qu’aucune description d’ordre physiologique ne soit donnée, montre la proximité de sa mort : « presque abandonné des médecins »l.1, « Un des derniers jours de son mal »l.1. De plus, son discours et ses déclarations amères montrent la conscience de son état : « Vous versez bien des pleurs (…) pour une mort… ». Conscience d’abord extérieure dans sa formulation (article indéfini une), mais qui devient intérieure et traduit par sa répétition la solitude du personnage : « je meurs » l.12, « je mourrai » l.17, « ma mort » l.28…
Le réseau lexical est également tourné vers l’évocation de la souffrance. C’est bien sûr la souffrance de la maladie qui est décrite : « une nuit très fâcheuse » l.2, « je ne suis plus en état» l.10, « une voix affaiblie par la maladie et par la douleur »l.11. Mais c’est surtout la souffrance des passions qui prédomine : M. de Clèves est tourmenté par ses sentiments. Tout d’abord, la confusion qui l’anime l’empêche de « se reposer » l.3. L’antithèse exprimée sous la forme d’un parallélisme révèle ses « sentiments si opposés » l.6 à l’égard de sa femme : « son affliction, qui lui paraissait quelquefois véritable et qu’il regardait aussi quelquefois comme des marques de dissimulation et de perfidie » l.6-7. Et en effet, le prince est en proie à la torture de la jalousie. Ses sentiments sont évoqués de manière systématiquement hyperbolique : « il avait beaucoup d’inquiétude » l.3, « violent chagrin » l.5, « si opposés et si douloureux » l.7-8, « cruel déplaisir » l.11, « la vie me ferait horreur » l.19, « cruellement » l.20, « violences » l.21… Ces hyperboles rendent compte du cri de la passion, cause de la souffrance et de la mort.

B. Le cri de la passion
M. de Clèves avoue que ne pas connaître son malheur est infiniment préférable au fait de savoir que l’on est trompé : « Je vous aimais jusqu’à être bien aise d’être trompé (…)j’ai regretté ce faux repos dont vous m’avait tiré » l.14-15, dit-il à sa femme. C’est dire que l’amour du prince n’était pas seulement « de l’estime et de la tendresse » l.18. Pour la première fois, il révèle toute l’étendue d’une passion que la bienséance et la délicatesse lui faisaient cacher : « Elle a été au-delà de ce que vous en avez vu, Madame ; je vous en ai caché la plus grande partie par crainte de vous importuner, ou de perdre quelque chose de vote estime, par des manières qui ne convenaient pas à un mari. » l.22-24.La jalousie a détruit l’estime, mais pas la passion ; aussi c’est contre lui-même en quelque sorte que le prince retourne « des violences si opposées à mon humeur » l.21. Il meurt d’amour, mais sans apaisement, ce qui ressort d’ailleurs d’une antithèse doublée de deux oxymores : « la mort agréable » l.18 s’oppose à « la vie me ferait horreur » l.19. Cette double figure montre l’étendue de la douleur morale de M. de Clèves .
La description de la passion du prince de Clèves pour sa femme est éminemment pathétique également parce qu’elle est évoquée au passé, à cause de la proximité de la mort et pas parce qu’il ne l’aime plus: « je vous aimais » l.14, « une personne que j’ai tant aimée » l.20, « la passion que j’avais pour vous » l.21.
Il argumente sur la valeur de son amour, « je méritais votre cœur » l.24, « une passion véritable et légitime » l.26, qu’il oppose à celle supposée de M. de Nemours ou d’autres prétendants : « vous connaîtrez la différence d’être aimée, comme je vous aimais, à l’être par des gens qui, en vous témoignant de l’amour, ne cherchent que l’honneur de vous séduire » l.27-28.
Le cri de la passion est déchirant comme en témoignent d’ailleurs, dans le discours de M. de Clèves, la valeur fortement émotive des exclamations : « Ah ! Madame » l.39…

C. L’injustice des accusations
La princesse de Clèves est décrite dans une attitude de profonde peine « le visage tout couvert de larmes » l.4. Mais à cette peine s’ajoute l’incompréhension devant les violentes accusations de son mari : « une mort que vous causez » l.9, « je meurs du cruel déplaisir que vous m’avez donné » l.11.Il y a dans les paroles du prince une volonté de culpabiliser la princesse et de la toucher au point sensible : sa sincérité, d’où le reproche de fausseté : « vous versez bien des pleurs » l.9, « la douleur que vous faites paraître » l.10.
Les griefs particuliers du prince éclatent ensuite dans une série d’interrogations douloureuses qui fustigent l’attitude de Mme de Clèves après l’aveu ; accusation de faiblesse, de faute morale « si votre vertu n’avait pas plus d’étendue pour y résister » l.14. Le reproche reste vague, l’accusation précise d’infidélité ne viendra qu’à la l.39 : « des nuits que vous avez passées avec M. de Nemours » car M. de Clèves souffre d’être amené à parler en termes durs de sa disgrâce. L’injustice l’aveugle au point qu’il en vient même à reprocher à sa femme l’aveu qu’elle lui a fait : « Que ne me laissiez-vous dans cet aveuglement tranquille dont jouissent tant de maris ? » l.15-16.
Les nombreuses interrogations du prince (l.13, 14, 16, 21, 39, 40) sont d’ailleurs oratoires et montrent sa souffrance et son indignation. Même si la princesse est présente, ces questions s’adressent plus au prince lui-même et ne souffrent pas de réponse : « N’en dites pas davantage, interrompit M. de Clèves » l.44.

M. de Clèves se révèle être le héros souffrant du roman. Il aime son épouse d’un amour fou mais elle ne partage pas sa passion même si elle l’estime et l’apprécie. Ainsi ce mariage entraînera un malheur permanent pour lui causé par l’insatisfaction d’une passion qui n’est pas réciproque. Par sa noblesse morale, sa délicatesse, son humanité qui ne lui épargne pas les souffrances de la jalousie, M. de Clèves gagne la compassion du lecteur.


II. La tragédie d’une séparation
La mort, thème tragique par excellence, au milieu d’un roman qui a les apparences d’une tragédie, plane sur ce passage poignant. Elle est un des éléments qui rappellent le poison de la passion et la présence de la fatalité.

A. Ni maintenant, ni jamais
1. L’incommunicabilité
Ce passage illustre le poids de l’incommunicabilité entre les époux, dont les relations se sont peu à peu dégradées après l’aveu. Le climat passionnel de la discussion est marqué par la reprise de termes ou de formulations d’une réplique à l’autre :
« des crimes » l.30 « moi des crimes ! » l.35
« eussiez-vous souhaité » l.38 « je n’eusse souhaité » l.36-37
« est-ce vous dont je parle » l.40 « non, ce n’est pas moi dont vous parlez » l.41
« une femme qui a passé des nuits » l.40 « je n’ai jamais passé ni nuit… » l.42
Mais malgré l’ardeur de la discussion, Mme de Clèves ne parvient pas à dissiper le tragique malentendu. M. de Clèves conclut par « N’en dites pas davantage », refusant une vérité qui vient trop tard. Le tragique vient du fait qu’au moment de la mort, les personnages restent séparés. Un peu plus loin, M. de Clèves, presque convaincu de l’innocence de sa femme, aura cette phrase cruelle : « Je ne veux rien voir de ce qui pourrait me faire regretter la vie » (Tome IV)

2. La volonté de peser sur l’avenir
M. de Clèves déclare de manière amère : « Qu’importe (…)ce qui arrivera quand je ne serai plus » l.30-31. La présence dans ce texte de nombreux futurs montre que M. de Clèves a au contraire « la faiblesse d’y jeter les yeux » l.31 : « vous regretterez » l.25, « vous sentirez » l.26, « vous connaîtrez » l.27…Il va même plus loin. En imaginant un avenir commun à la princesse et au duc de Nemours, il barre en fait la route à cette éventualité : « ma mort vous laissera en liberté (…) et vous pourrez rendre M. de Nemours heureux » l.29-30. La suite montrera quel poids auront a contrario ces paroles.

B. La fatalité
1. Fatalité de l’amour
La fatalité est présente tout au long de la relation entre M. et Mme de Clèves. Ce sont des êtres passionnés, touchés violemment par la passion et le sort a mal fait les choses puisque la princesse tombe amoureuse d’un autre que son mari.
2. Fatalité de la jalousie
La jalousie demeure forte jusque dans les derniers moments et les reproches de M. de Clèves à sa femme en sont la preuve. Or, c’est l’aveu qui a mis en marche le mécanisme de la jalousie et qui précipite M. de Clèves dans les tourments d’une curiosité et d’une ruse qui sont contraires à la dignité de sa personnalité (soupçons, espionnage…).Or c’est lui qui involontairement a suscité cet aveu en laissant entendre qu’il apprécierait cette forme de sincérité (Tome II). Il y a là une ironie tragique.
3. Fatalité de la mort
Il y a certes un malentendu à l’origine de la douleur mortelle du prince de Clèves, mais le désordre qui est inscrit dans la passion ne peut que conduire à la souffrance et à la mort, à plus forte raison pour qui n’est pas aimé : « Que ferais-je de la vie…. » l.19-20. Le prince meurt d’un violent chagrin et, de même, Mme de Clèves ne survivra pas longtemps au double chagrin de la mort de son mari et de son renoncement à l’amour.

Si le récit appelle la comparaison avec la tragédie, c’est par la passion que vivent les personnages, incontrôlable par la volonté, destructrice dans ses effets. Comme chez Racine, l’amour est une maladie qui s’empare brusquement d’un être, le met à la torture, s’accompagne de déchirement moral et constitue une véritable aliénation qui aboutit à la mort.


CONCLUSION
Bien loin donc de laisser la princesse jouir de sa liberté, la mort de M. de Clèves l’enferme dans le réseau de la culpabilité. Les dernières paroles de son mari ne cesseront de retentir en elle pour lui montrer son devoir.
La mort du prince va donc aider Mme de Clèves à vaincre sa passion pour le duc de Nemours, va la protéger de l’amour et lui ouvrir la voie du repos, plus efficacement que le souvenir de sa mère. Le roman s’achève ainsi sur le tableau désolant des ravages causés par la passion dans une œuvre qui illustre, tout autant qu’elle le dénonce, le mythe de la passion.



BONNE CHANCE :p
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Minipousse

Minipousse


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MessageSujet: Re: FRANCAIS: "La princesse de Clèves" commentaire   FRANCAIS: "La princesse de Clèves" commentaire EmptyLun 30 Nov - 18:47

Tu es excellent Wink

Bon je mets les cours de l'année dernière.
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Gelo

Gelo


Messages : 71
Date d'inscription : 29/11/2009
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MessageSujet: Re: FRANCAIS: "La princesse de Clèves" commentaire   FRANCAIS: "La princesse de Clèves" commentaire EmptyLun 30 Nov - 20:46

@vic : C'est ce que t'as trouvé sur le net ? ça va bien m'aider merci Very Happy




Minipousse a écrit:

Bon je mets les cours de l'année dernière.
@élo : Les cours de verger ?
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Théo

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MessageSujet: Re: FRANCAIS: "La princesse de Clèves" commentaire   FRANCAIS: "La princesse de Clèves" commentaire EmptyMer 2 Déc - 20:30

Propice =)
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MessageSujet: Re: FRANCAIS: "La princesse de Clèves" commentaire   FRANCAIS: "La princesse de Clèves" commentaire Empty

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